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Nature & Récréation n°17 - Novembre 2025 - LES COMMUNS RÉCRÉATIFS

  • naturerecreation
  • 24 nov.
  • 2 min de lecture


Jamais autant qu’aujourd’hui se pose la question du vivre-ensemble et de la manière de partager du commun dans des territoires de proximité. Ici ou là, des collectifs se constituent et s’investissent dans différentes pratiques agricoles, culturelles, sportives, micro-économiques ou politiques. Des liens se tissent entre personnes ; des rencontres humaines et non-humaines prennent forme dans les interstices des lieux de vie ; un espace social et public se constitue invitant les uns et les autres à nourrir le contenu de ce commun. Nous serions ainsi à l’aube d’une conception innovante et transitionnelle du politique lorsque ces initiatives viennent de la société civile, d’habitants de quartiers urbains et de villages ruraux et de différentes institutions de proximité. Avec l’intention d’accorder toute sa place à la créativité, au bricolage et aux compétences d’action, issues des pratiques en situation.

 

Mettre l’accent sur les communs récréatifs participe d’une volonté de ne pas sous-estimer la valeur et l’importance accordées au bien-vivre, aux modes d’existence et à toutes les pratiques récréatives (corporelles, musicales, théâtrales, spirituelles…) qui créent et développent un monde récréatif partagé. Que ce soit par les concerts de musique, les apéros, les potagers, les soirées de jeu et les ateliers de bricolage, tout un cadre de vie se construit. Reste à en définir le contenu et les dominantes et les orientations politiques choisies et affichées. S’agit-il simplement de fabriquer du lien social, de la convivialité et de l’épanouissement de proximité ? Contribuer à d’autres façons de penser le développement local ? Envisager autrement la conception des politiques publiques ? Accompagner l’émergence d’autres cultures en lien avec des imaginaires créatifs, des formes corporelles exploratoires et des mises en scène localement situées ?

 

A une époque où les trajectoires territoriales deviennent incertaines et complexes (via la diversité des scénarios), l’attention portée aux communs récréatifs, dans l’intention de concevoir différemment le politique dans des territoires de vie, devient une urgence existentielle et ontologique. La finalité des pratiques de développement (public ou privé) est en lien avec des visions du monde que les personnes affectionnent et apprécient. Dès lors, il n’y aura pas de transition globale (énergétique, économique, domestique, technologique…) sans transition récréative, comme intention d’envisager d’autres imaginaires et formes de vie épanouissantes et transformatrices. Mais comment agir et investir les formes récréatives acceptables de celles qui ne le seraient pas ? Est-il possible de concevoir des projets culturels partagés entre les différentes parties prenantes d’un territoire ? Quelle place ont les habitants (et les artistes et les associations locales) dans la fabrique de ce commun récréatif au sein de territoires intentionnels ? Comment qualifier les méthodes et les pratiques créatives pour ouvrir un champ des possibles viables, vivables et désirables ?

 

Il devient aujourd’hui nécessaire d’affiner la connaissance de ces pratiques du commun récréatif en fonction des pratiques d’intervention qui combinent les savoirs et les pratiques scientifiques avec les modes de faire et d’agir des acteurs territoriaux. Ce numéro thématique de la revue Nature & Récréation propose à des chercheur (e)s de nous accompagner dans la lecture des travaux de recherche en cours dans ce champ scientifique.


Jean Corneloup

 

Jean Corneloup, Commun, dans Les mots de demain. Un dictionnaire des combats d’aujourd’hui, ss la dir. de Bernard Andrieu et Gilles Boëtsch, Atlande, Paris, 2024.


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